MARINE ANCIENNE
Lettre S Page 3 |
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Voir aussi : Lexique général des termes marins pour la lettre S |
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Sloop |
ou sloup, sloupe. La graphie « sloupe » adaptée au système phonétique du français a déjà été attestée en 1872. Sloop est la déformation anglophone de chaloupe, et désignait plus précisément, en Angleterre, au XVIIIe et au début du XIXe siècles, le sloop-of-war, navire plus petit que la frégate, armé de dix à dix-huit canons sur un seul pont. Les Anglais distinguaient deux variantes principales de sloop :
Le sloop-of-war était différent de l'appellation civile ou commerciale de sloop, qui désignait un type de bateau gréé d'un seul mât, avec un ou plusieurs focs. Néanmoins, des sloops de ce type (cotres armés en guerre) ont servi au XVIIIe siècle dans la Royal Navy, particulièrement sur les Grands Lacs, en Amérique du Nord. Dans notre langage maritime, les mots sloop et cotre sont à peu près contemporains. Sloop fut employé par la Marine de guerre et la Marine marchande ; les Pêches maritimes lui préfèrent toujours le vocable cotre. Son équivalent anglais cutter fut, un moment, adopté par la navigation de plaisance ; il fut de moins en moins usité tandis que sloop le fut de plus en plus. En fait, entre un cotre et un sloop, il n'y a pas de différence essentielle dans le principe du gréement. En plaisance, les sloops ne désignent que des yachts (gréés d'un seul mât avec voile à corne ou bermudienne) ayant un seul foc, les cotres portant foc et trinquette. |
Sloup coquillier | Fort bateau de pêche semi-ponté, gréé en sloup, utilisé pour la drague aux coquilles en rade de Brest. Le développement de la pêche de la coquille Saint Jacques, à la fin du XIXe siècle, nécessitait la construction de bateaux puissants et très manœuvrants, spécialisés pour cette pêche. Les premiers sloups coquilliers apparaissent en 1912, en remplacement de la chaloupe utilisée jusqu'à lors pour tous les travaux en rade de Brest. Large pour leur taille (3,90m pour 11,40 m de long), bien lestés et généreusement voilés, les coquilliers étaient très maniables pour manœuvrer sur les bancs de coquilles. On pouvait rencontrer plusieurs dizaines de bateaux en drague sur le même banc, ce qui rendait les abordages fréquents. Pour limiter les risques, l'usage du bout-dehors était proscrit en pêche sur les bancs. Il était uniquement gréé pour les régates, ou quand il y avait une grande distance à parcourir. Son mât incliné sur l'avant permettait d'avancer le centre de voilure en l'absence de bout-dehors. |
Sloup de l'Iroise | Type de borneur utilisé au transport à la voile, en rade de Brest et en Iroise, pour le sable, la pierre, le bois, etc. |
Smogleur | Petit navire du XIXe siècle qui faisait la contrebande entre l'Angleterre et la France. Le mot s'appliquait aussi aux hommes qui le montaient. |
Sous-barbe | Cordage ou chaîne, allant de l'extrémité du beaupré à la guibre et, servant à maintenir le beaupré contre les efforts des étais en particulier de misaine et de petit hunier. Vers la fin du XIXe siècle, elle est faite de chaîne. Une rupture de la sous-barbe pouvait provoquer un démâtage en série de l'avant vers l'arrière. |
Soute | Tous les espaces en dessous du pont du navire où l'on range les vivres, munitions pièces détachées. On distingue la soute aux poudres, la soute au pain, la soute au vin, la soute aux voiles... |
Smack |
Cotre utilisé sur les côtes anglaises de l'Essex pour draguer les huîtres. Le smack était habituellement gréé en ketch, mais les bateaux variaient de port en port, et l'on trouvait de nombreux smacks gréés en cotre avec voile de flèche, d'autres avec un bout-dehors portant un foc. On pouvait rencontrer un grand nombre de ces bateaux, travaillant en flottille, au large de ports comme Brixham, Grimsby et Lowestoft. Les voiles étaient généralement ocre rouge, ce qui en faisait une vue pittoresque lorsqu'ils étaient en grand nombre. La coque type d'un smack était assez ventrue, avec une importante capacité de charge. Le brion profond et la quille droite leur donnaient une bonne stabilité de route pour la pêche, en particulier en chalutant et en draguant, et leur étrave fine leur permettait de bien remonter au vent, bien que le franc-bord arrière relativement bas les rendaient humides dans le mauvais temps. Des smacks de 15 à 18 tonnes ont été beaucoup employés dans la deuxième moitié du XIXe siècle, comme bateaux de travail pour divers usages, capables de pêcher dans des conditions difficiles et de naviguer autour de la Grande-Bretagne et dans les eaux continentales. C'étaient des voiliers très rapides. |
Smak | Voir Semaque. |
Snekkar |
Le snekkar est l'un des plus grand type de bâtiment construit par les Vikings du IXe au XIIe siècle. Conçu pour la guerre et les voyages, il pouvait mesurer plus de 30 mètres de long. Bien qu'il fut possible d'y lever un mât, les rames constituaient son principal moyen de propulsion. L'équipage se composait de 60 à 80 hommes, un par rame. Il était possible de transporter jusqu'à 160 hommes de plus (pour l'abordage et les pillages). |
Steamer | Terme anglo-saxon dérivé de steam (vapeur) employé pour désigner un navire à vapeur. On fait souvent usage des lettres S.S. (abrégé de steam ship) pour parler d'un vapeur. |
Suroît | Coiffure dont le bord, étroit sur le front, s'élargit progressivement et descend sur la nuque, à l'exemple des chapeaux de pêcheurs dont elle a emprunté le nom et qui sont conçus pour protéger des intempéries. Le suroît est généralement en matière imperméable (toile cirée) parce qu'il accompagne le plus souvent le manteau de pluie, et peut être retenu sous le menton par des brides. |
Surfboat | Grosse embarcation, propulsée par des pagaies, dont on se servait pour franchir les barres sur la côte occidentale d'Afrique. Au début du XXe siècle, le surfboat était l'embarcation utilisée pour le sauvetage en mer par les maîtres-nageurs australiens, qui avaient besoin d'une embarcation lourde pouvant franchir les vagues là où un nageur sauveteur ne pouvait intervenir. Semblable à une grosse chaloupe, le surfboat était une embarcation lourde et résistante en bois. L'équipage était composé de 4 à 8 rameurs, plus une personne en charge de la barre. Cette pratique s'est ensuite étendue, notamment sur la cote Est des Etat-Unis. Une équipe désignée de sauveteurs spécialement entraînés, était employée à la surveillance et la patrouille en surfboat. Ces United States Coast Guard étaient répartis en 6 à 8 équipages par bases, souvent localisées au pied des phares (les principales interventions se faisant sur des navires échoués) : c'était le light house service, le service de sécurité du phare. L'arrivée de moyens de transports plus efficaces pour le sauvetage, comme les zodiacs et autres bateaux à moteurs a mis un terme à la carrière de secours de cette embarcation. Mais la passion des sauveteurs et du grand public a fait du surfboat un sport très populaire en Australie. Des championnats sont organisés pour les sauveteurs où figure le sauvetage à la rame : ils doivent effectuer un aller-retour au travers des vagues. Le temps est décompté et une note technique est attribuée pour les embarcations parvenant à glisser au mieux sur la vague du retour. Le surfboat est devenu un sport à part entière et s'est développé dans de nombreux pays. Les pelles sont désormais en carbone, mais les bateaux sont toujours en bois. Il a fait son apparition en France en 2000. |
Suspente | Cordage en chaîne servant à supporter les basses vergues. |
Voir aussi : Lexique général des termes marins pour la lettre S |
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