Lettre A
  • de Abordage à Aviso
Lexique des termes marins Voir aussi :
Lexique général des termes marins pour la lettre A
Abordage Le terme abordage dérive du mot bord, que l'on retrouve aussi dans tribord et bâbord. Il désigne en premier lieu la collision accidentelle entre deux navires. Par extension, il s'applique également à l'assaut donné par l'équipage d'un navire à un vaisseau ennemi.
Il existe, sur le plan technique, deux méthodes d'abordage :
- L'abordage de franc étable s'effectue en présentant son avant au navire ennemi. Procédé d'approche rapide présentant l'inconvénient de prolonger la lutte, les assaillants ne passant qu'en petits nombres par le mât de beaupré.
- L'abordage en belle, plus efficace, consiste à placer le navire attaquant bord à bord avec l'ennemi, permettant de jeter à l'assaut une équipe d'abordage beaucoup plus fournie.
Aborder Accrocher un navire pour le prendre à l'abordage.
Accastillage Terme dérivé de castel, désignant les châteaux qui s'élevaient aux deux extrémités des navires à voile. Par extension, c'est le nom collectif donné aux superstructures, roofs, pavois situés au-dessus du pont principal d'un navire, puis aux pièces attenantes à ces parties.
Accon ou acon.
• Petit bateau à fond plat qui aurait été imaginé vers 1235 par un marin irlandais, Patrice Walton. Naufragé vers la Pointe d'Escale, près du port d'Esnandes (Charente Maritime), il aurait utilisé cette embarcation pour recueillir les coquillages qui l'empêchèrent de mourir de faim.
L'accon était facile à manœuvrer et utilisé comme un véritable quai mobile de chaque côté des navires mouillant en rade, à une époque où les ports étaient trop exigus pour recevoir à quai tous les navires. Pour éviter les temps d'attente, on procédait au chargement et au déchargement, entre le quai et les navires, à l'aide de ces barques. Leurs propriétaires prirent le nom d'acconiers.
Ce moyen de chargement ou de déchargement se généralisa dans les ports où l'on employa différentes sortes d'engins de servitudes comme les chattes ou les gabares, et permit, dès le XIVe siècle, l'émergence de grandes entreprises de manutention portuaire qui se sont développées, pour se spécialiser à partir du XIXe siècle.

Accon
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• Petite embarcation plate utilisée dans les marais de la France atlantique pour circuler sur la vase molle ou les eaux peu profondes, dans les bouchots, les moulières. Les mytiliculteurs les utilisent pour glisser sur la vase, une jambe restant à l'extérieur, assurant la propulsion par de vigoureuses poussées sur le fond (synonyme : pousse-pied).
Accotar ou accotard, ou acotar.
- Plaque de tôle entre les couples, sur la partie des mailles non couvertes par les paracloses.
- Billot ou coin de bois utilisé pour caler les varangues pendant la construction.
Adaubage ou endaubage.
Viande conservée en barils ou provisions préparées pour être conservées dans des emballages métalliques.
A dieu va ! ou
A dieu vat !
Commandement d'exécution (remplacé au XIXe siècle par : envoyez !) lancé au cours d'un virement de bord vent devant. Manœuvre délicate et pouvant avoir des conséquences graves, lorsqu'elle était entreprise près des côtes, sur des navires qui n'étaient pas toujours doués de bonnes qualités nautiques.
On explique ainsi le commandement comme une véritable invocation à Dieu.
Affût
Canon sur son affût
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Ensemble des matériels qui soutiennent le canon lorsqu'il est mis en batterie, c'est-à-dire prêt à tirer. Les premières bouches à feu, posées d'abord à même le sol ou sur un madrier, furent ensuite fixées sur une grosse pièce de bois creusée à cet effet : on disait que le canon était enfusté.
Plus tard, une différenciation s'opéra entre l'affût de siège et l'affût marin, ce dernier se présentant, dès la fin du XVIe siècle, sous la forme d'une caisse ouverte à sa partie supérieure pour recevoir le canon et munie de quatre roues, parfois cerclées de fer.
L'évolution de l'affût a été très lente jusqu'à l'apparition des canons à la Paixhans (1835). Dès la révolution, l'affût marin subit cependant de nombreuses modifications de détail : sa manœuvre s'effectuait à l'aide de palan et le recul, au départ du coup, était limité par la brague.
Allège
Allège
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Le mot allège, déverbal d'alléger au sens propre, est apparu comme terme de marine au XVe siècle.
Allège
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Bâtiment de charge plat, ouvert, autrefois sans voile ni moteur.
Grand chaland servant au chargement ou au déchargement des navires en différentes circonstances (chargement en l'absence de bassin ou de quai ; transbordement de marchandises ; déchargement du côté extérieur parallèlement au côté du quai ; allégement d'un navire en péril de naufrage ou échoué, etc.).
AgrandirAllège d'Arles
Amateloter A l'époque où l'on ne donnait qu'un hamac pour deux hommes, c'était désigner les deux matelots devant y coucher alternativement et appelés à se remplacer au même poste pendant le quart de leur bordée respective.
Amiral Tout officier commandant à la mer une escadre ou une division, en est amiral.
Amure 1. Pour une voile carrée, point d'ancrage situé au point inférieur du côté d'où vient le vent.
2. Pour une voile trapézoïdale, triangulaire ou latine : point d'amarrage à l'angle inférieur avant.
3.Côté d'où vient le vent. Il y a deux amures pour les voiliers. (Naviguer tribord armures = en recevant le vent par tribord).
Ancre
Ancre lestée d'une pierre Agrandir
Ancre en bois lestée d'une pierre Agrandir

Les premières ancres furent constituées par des pierres, comme le montrent des peintures égyptiennes datant de trois mille ans avant J.-C., puis par des paniers ou des pièces de bois chargées ou alourdies de pierre ou de métal. On vit également apparaître un montage lesté à quatre bras, semblable au grappin.
 
Ancre romaine en bois Agrandir
L'apparition de l'ancre à jas, dont l'invention serait due au Grec Anacharsis, marque l'étape suivante. L'axe de l'ancre, ou verge, était muni à une extrémité de deux bras et à l'autre d'un jas, barre qui, perpendiculaire au plan formé par les deux bras et la verge, avait pour but de donner à l'ancre traînée sur le fond une position telle qu'un des deux bras crochait.
Ancre à jas fixe
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De nombreux modèles en bois, en bronze ou en fer furent utilisés dans l'antiquité. Le jas était de bois, de fer, ou de plomb sur une ancre en bois.
Les premières représentations connues datent de 550 avant J.-C. et l'élargissement des bras en pattes apparut au 1er siècle après J.-C.

On se servit de l'ancre à jas sous sa forme originale jusqu'au siècle dernier, époque à laquelle fut inventée l'ancre "Amirauté" à jas repliable (1852), qui se répandit partout et sert encore aujourd'hui.
Agrandir Ancre à pattes mobiles
Cependant, dès 1825 apparaît une ancre à jas dont les pattes sont mobiles dans le plan qui les contient; lorsque l'ancre est traînée ou couchée sur le jas, une patte se dresse tandis que l'autre se couche sur la verge.
Ancre sans jas à pattes articulées Agrandir

Un peu plus tard est inventée l'ancre articulée sans jas, dont le plan des bras pivote de 35° à 45° par rapport à la verge ; les deux pattes crochent grâce à la forme du massif (partie reliant les deux bras), qui assure le basculement à l'angle convenable pour attaquer le fond.
Antenne
Agrandir Antennes
(ou vergue latine). Vergue des voiles latines, très longue, mince aux deux extrémités, hissée obliquement au mât.
Sur les grands voiliers, ces vergues sont toujours longues, formées de plusieurs pièces d'assemblage, et assez minces aux deux extrémités ; l'une de ses extrémités s'apique tout bas, et l'autre est relevée à l'arrière du mât. C'est à peu près aux deux cinquièmes de l'antenne que la drisse est frappée ; à partir de ce point, la partie qui se relève est plus longue.
La partie basse s'appelle le quart, la partie haute la penne.
Apiquer Sur les navires à voiles carrées, les vergues étaient apiquées lorsqu'on voulait occuper un espace moins important pour les manœuvres, dans un port par exemple.
En signe de deuil, les vergues étaient apiquées à contre, c'est-à-dire inclinées d'un côté sur un mât et de l'autre sur le mât voisin.
Apôtres Dans un bateau en bois, première paire de couples à l'avant, souvent jointes à l'étrave.
Le nom d'apôtres leur a été donné parce qu'ils sont serrés auprès de l'étrave comme Jean et Pierre de chaque côté du Christ.
Il existe également des apôtres d'étambot.
Dans les grands bâtiments ces pièces, chevillées à l'étrave, étaient dites allonges d'écubier.
Arbalète
Arbalète
Ancien instrument astronomique permettant d'observer la hauteur d'un astre.
Appliquée à la navigation au XVe siècle, elle fut utilisée jusqu'au XVIIIe siècle. Elle est composée d'une flèche de section carrée sur laquelle coulissent une ou plusieurs traverses (quatre au maximum). L'observateur, effectuant sa visée, lit directement en degrés sur la flèche la distance angulaire entre l'astre et l'horizon. Pour observer le soleil, on adjoignait à l'extrémité de la flèche un verre coloré.
Egalement appelée arbalestrille, bâton de jacob, bâton astronomique, flèche, rayon astronomique, radiomètre, verge d'or.
Arcasse Charpente de la poupe d'un vaisseau. Ensemble de l'étambot et des pièces assemblées à l'extrémité arrière. Transversalement à la quille, l'arcasse supporte la voûte.
L'arcasse est composée du cadre formé par l'assemblage de la dernière varangue appelée varangue d'arcasse, des membrures d'arcasse et des barrots d'arcasse. Elle est soutenue par les estains et l'étambot. A la varangue d'arcasse, sont également fixés les couples dévoyés qui forment la carcasse de la voûte.
Du latin arca, coffre.
Arc-boutant de martingale Bout-dehors vertical, créé après la Révolution, fixé sous le beaupré, juste derrière la tête de more, par une fourche. Il est destiné à donner à la martingale une bonne incidence et ainsi a amélioré la tenue de tout le phare avant. Cela permit d'ajouter un bout-dehors de clin-foc et sa voile.
Archipompe Sur les anciens bateaux à voiles, construction en forme de caisse qui, dans les cales, entoure les pompes afin de les protéger ainsi que leurs crépines.
La grande archipompe s'élevait autour des pompes principales au niveau du grand-mât, du fond de la cale jusqu'au premier pont.
Arquebuse
Arquebuse
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Arme à feu dont étaient équipés les soldats espagnols à bord des galions. Pour expulser la balle du canon, la poudre devait être allumée au moyen d'une mèche et, plus tard, au moyen d'un rouet provoquant une étincelle.
Arsenal
Arsenal de Venise
Agrandir Arsenal de Venise
Le mot arsenal vient de l'arabe dar sena ‘a (fabrique) qui a donné tersana en turc puis arzana en vénitien.
La république de Venise, qui vivait uniquement de son commerce maritime, fut le premier pays, depuis l'Antiquité, à se doter d'un arsenal d'Etat (1104), où l'on construisait et réparait les galères. Son importance quintupla au début du XIVe siècle puis se développa encore au début du XVIe siècle pour la construction de nefs.
Cet arsenal de Venise émerveilla tous ses visiteurs, et c'est ainsi que le nom d'arsenal se répandit dans toute l'Europe et fut attribué pendant longtemps à tous les établissements où l'on travaillait à la fabrication, à l'entretien et à la conservation de l'armement naval comme terrestre.
Actuellement, le mot a retrouvé son sens primitif et désigne les établissements nationaux où l'on construit, entretient et répare les navires de guerre ainsi que leur armement.
Astrolabe nautique
Astrolabe
Agrandir Astrolabe arabe du Xe siècle
Instrument de navigation qui permettait de mesurer la hauteur des astres.
L'astrolabe nautique aurait été utilisée par les navigateurs portugais à la fin du XVe siècle, alors que l'astrolabe des astronomes était apparu dans l'Occident chrétien plusieurs siècles auparavant.
Composé d'un disque gradué à la périphérie et le plus souvent ajouré, il comportait également une alidade pivotant autour de l'axe du disque. Pour mesurer la hauteur des astres, on prenait la verticale comme référence. On suspendait donc l'astrolabe tel un plomb au bout de son fil, et on visait l'astre observé avec l'alidade, repérant ensuite la graduation correspondante.
Astrolabe nautique
Le vent et les mouvements du navire rendaient les mesures peu précises, surtout lorsqu'il s'agissait de calculer de faibles hauteurs, et assez rapidement l'astrolabe nautique fut remplacé par d'autres instruments plus perfectionnés, puis par ceux dits à coïncidence, pour lesquels on prenait la ligne d'horizon comme référence.
Aurique
Cotre aurique
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Nom donné à toute voile à quatre côtés, généralement en forme de trapèze, située dans l'axe du navire et ayant pour caractéristique, par rapport aux voiles carrées, de recevoir le vent toujours par le même bord d'attaque, le guindant, ou chute avant. Leur point d'amure et leur point d'écoute ne sont pas interchangeables.
Le groupe des voiles auriques comprend les voiles à corne, à livarde et au tiers.
La ralingue avant des voiles auriques à corne est fixée à un mât ou à un étai par un transfilage ou au moyen de cercles en bois ou métalliques; d'abord libres en bas, elles furent ensuite maintenues par un gui (ou une bôme).
Alors que les vaisseaux de guerre et les grands voiliers de commerce du XVIIIe siècle ne portaient qu'une seule voile aurique, l'artimon (devenu ensuite la brigantine), les voiliers du XIXe siècle du type de la goélette en établirent à tous leurs mâts (jusqu'à six).
Les cotres et des petits bâtiments de pêche et de plaisance étaient équipés de ce type de voile.
Aviso
Agrandir La Recouvrance, goélette aviso
Bâtiment de faible tonnage (brick, cotre, goélette) et rapide servant à porter les ordres du commandant ainsi que le courrier. Il fait le lien entre la terre et les navires ou, entre les navires.
Abréviation de l'expression espagnole barca de aviso, désignant l'ancien bâtiment d'avis au XVIIe siècle, à la fois éclaireur et estafette.
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