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L'histoire et les traversées du Mandragore 1

Départ de Ios - Grèce le jeudi 15 juillet 1982
Grèce Destination Les Canaries Espagne


Après plus d'un an de séjour en Grèce entrecoupé de quelques convoyages, et d'un petit séjour en Turquie, je me décide tout de même à quitter Ios avec l'intention de rallier les Canaries sans escales.
Une grande nouveauté pour cette nouvelle traversée : j'ai maintenant un superbe sextant, et j'ai même appris à m'en servir !

 

16h - Je hisse la voile et lève l'ancre.
22h - Sikinos presque derrière, déjà plus d'espace et d'eau à courir, je vais pouvoir dormir.
24h - Plus de vent, quelques ferry sur l'horizon, la côte encore proche, mon sommeil n'est guère profond.

VENDREDI 16
Plus rien en vue, une petite brise tranquille, 3-4 nœuds, ça roule !

SAMEDI 17
Passé Cythère, me voilà en mer Ionienne.

DIMANCHE 18
Un des aiguillots de safran s'est cisaillé net (un axe de 14mm !).Grande est ma perplexité ! Le temps de trouver son homologue au fond des coffres, et, en une demi-heure, la pièce est changée (beaucoup de pièces avaient été fabriquées en double et on comprend mieux la surcharge du bateau !!).

LUNDI 19...... MARDI...... MERCREDI
Encalminé, voile affalée.

JEUDI 22
Un petit souffle... d'ouest bien sûr !
Pas pour longtemps.

SAMEDI 24
J'allume la radio sur RFI pour entendre une chanson de marine "v'là l'bon vent...", ... j'ai éteint.

DIMANCHE 25
Je suis 13 milles dans le SE de ma position de vendredi.
A ce rythme, le voyage risque d'être long !

Les jours suivants n'ont été guère différents et le journal de bord alterne les "petite brise d'ouest" et les "calme plat", parfois entrecoupés de quelques jurons salés, témoins d'une certaine irritation du capitaine.
La moyenne du bateau est bien sûr trop ridicule pour la chiffrer !

DIMANCHE 1er AOUT
700 milles parcourus en 17 jours.
Mais le vent est revenu, et même un bon force 5.
21h - Le safran s'est cassé net au ras de la ferrure du bas.
Et la Sicile est à 15 milles sous le vent. Mais le bateau semble tenir à peu près son cap sans safran et je peux virer de bord avec l'aviron. J'ai pu récupérer le morceau brisé...... on verra çà demain, il fera jour !

LUNDI 2
J'ai boulonné les 2 parties de safran entre elles, et çà a l'air de coller, il est juste plus court de 40 cm.
Je quitte la mer Ionienne pour le canal de Malte... à 2 nœuds.
Et la valse des cargos commence. J'ai dû virer de bord pour en éviter un qui est passé à quelques mètres.

 

Tombée de la nuit en Méditérranée

Mardi, calme ...

Mercredi, calme ...

............etc.

VENDREDI 6
20h - Beaucoup de lumières tout autour du bateau..... pêcheurs ? Il faudra veiller cette nuit.

MERCREDI 11
Du près, toujours du près, et à 1,5 nœud. Le moral s'en ressent un peu. Plus de 20 jours de près depuis le départ, à tirer des bords entre les calmes.

LUNDI 16
Gros grains successifs aujourd'hui. Le vent forcit soudainement à 6-7, se calme, tourne, forcit à nouveau et je passe mon temps à hisser et réduire la toile (vive la jonque !) .
Dans le ciel se sont formées deux rangées de nuages noirs, très longues et qui semblent se rejoindre sur l'horizon, loin vers le nord ; je suis entre les deux, comme au milieu d'une immense allée bordée d'arbres ; la mer est bleu nuit, éblouissante, sublime... et pourtant chaotique car je me retrouve au près avec une houle dominante de l'arrière !


Et bien sûr, les calmes se succèderont, avec parfois quelques grains dont la brièveté ne permet même pas d'avancer.
Mes réserves d'eau m'inquiètent un peu.


DIMANCHE 22
Je me suis offert une superbe bonite qui a eu la mauvaise idée de s'approcher trop près, au fusil harpon.
Une bonne dizaine de kilos, j'en ai pour une semaine, ça va me changer du riz et des nouilles !

LUNDI 23
Je suis sûrement sur la bonne route, il y a beaucoup de cargos. Bien sûr aucun vent et si l'un d'eux m'arrive dessus, je ne pourrai rien faire.
23h - Cargo à bâbord, cargo à tribord, cargo droit devant, cargo derrière, cargos au loin......... je vais m'coucher !!
1777 milles depuis 40 jours.
Plus que 150 milles avant le détroit de gibraltar.

MARDI 24
22h - J'ai eu chaud....
Somnolant sur la couchette, je suis attiré par un bruit de moteur, je passe la tête par le capot... un cargo exactement en travers de la route, à 20 ou 30 m ! ... Moins d'une seconde plus tard, je suis à la barre à virer en catastrophe ; je passe à moins de 15 m de son arrière, remous en prime..... ouf !!!

Au 47ème jour, il me parait plus qu'évident que je devrai faire escale avant de passer le détroit, au moins pour faire de l'eau. Et mon optimisme a été mis à rude épreuve ces dernières semaines. Les calmes sont particulièrement éprouvants et il n'y a rien d'autre à faire que transpirer et attendre.......
sans trop boire car l'eau est rare et précieuse,
sans trop manger car il n'y a pas de raison d'avoir faim,
sans détente car la houle vous crispe l'estomac,
sans musique car plus rien ne fonctionne,
Sans lire car tout a déjà été lu et relu,
...................attendre, attendre ................

JEUDI 2 SEPTEMBRE - 49ème jour.
Je suis tout de même à moins de 30 milles de Gibraltar... mais dois-je encore y croire ?!!
22h - Feu de Gibraltar au 250°, ....enfin !

VENDREDI 3
5h - En baie d'Algéciras.
Je mets à la cape en attendant le jour.
9h - C'est sous de violentes rafales que j'approche du port...... un comble après tant de calmes !!!!
12h - Enfin à quai.

2134 milles - 50 jours
1,78 nœud de moyenne.
Un record .....de lenteur !!

A quai à Algéciras , le séchage du poisson

 

 

L'escale d'Algéciras

Séchage du poisson

 


 
 
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