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L'histoire et les traversées du Mandragore 1

Le naufrage


Cachalot
JEUDI 17 MAI

38ème jour depuis Rio de Janeiro

3h du matin
Je dors sûrement profondément (comme souvent !).
Un choc énorme m'éjecte de ma couchette, suivi d'un second, plus faible.
Le bateau a fait un bond sur le côté !
Je me précipite à l'extérieur pour apercevoir, sous la faible lueur de la lune, la masse sombre d'un cachalot disparaître dans un nuage d'écume phosphorescente.

Itinéraire depuis Rio

En redescendant dans la cabine, j'ai de l'eau à mi-mollets.
Pas la peine d'être devin pour constater que le bateau est touché, et même sérieusement pour qu'il y ait déjà autant d'eau !
Inutile de pomper, aucune pompe n'a ce débit.
Je m'empresse d'emplir le volume gonflable intérieur. En 10mn l'affaire est réglée, le bateau s'enfonce déjà moins vite mais il pique du nez, ce qui est un peu inquiétant et pourrait signifier que la cloison étanche avant en a pris un coup aussi.
Je ressors et me balance à l'eau (je n'aime déjà pas trop me baigner en haute mer, mais la nuit...). Je passe ma main le long du bordé et là, consternation : le bateau est plus que touché, il est foutu !! Le bouchain est fendu sur plus d'1m50 et au niveau de la cloison étanche ! ....irréparable.
Je remonte. Il n'y a plus qu'à tenter de maintenir le bateau à flot, pour le moment.
Je balance tout ce qui pèse, les 3 mouillages (100kg), la batterie et toutes sortes de choses qui me passent sous la main.

4h - Le bateau semble se maintenir, l'étrave est au niveau de l'eau, et fréquemment en dessous, et dans la cabine l'eau arrive pratiquement à la table à cartes.
Je plaque (difficilement et avec nombre de jurons) mon vieux foc le long de la coque et le souque au maximum pour tenter de réduire l'entrée d'eau ; ça me prendra une bonne heure mais le résultat semble bon et le foc est bien plaqué sur toute la partie fendue.
Je m'arme alors d'un seau et au boulot !!
Après 2 heures de vidange acharnée, je dois bien me rendre à l'évidence qu'il y a toujours autant d'eau, et j'ai même l'impression que le bateau est plus bas, que l'étrave émerge de moins en moins.
Pas vraiment désespéré, mais plutôt dépité par ces efforts inutiles, je me prépare un café et m'installe dans le cockpit pour récupérer et faire le point.
La nuit est vraiment belle et je savoure pleinement ce répit. J'essaye d'analyser ma situation le plus froidement possible. Même si le bateau ne coule pas et se maintient ainsi, il est inmanœuvrable, déjà à l'état d'épave dérivante, et il me faudra de toute façon l'abandonner au passage d'un éventuel cargo.
La côte est à moins de 300 milles, vent et courant portant, la décision est vite prise !
Je commence par gonfler l'annexe, y attacher les 3 jerrycans de 10l d'eau, un sac de conserves et l'ensemble, bien amarré, s'en va flotter sous le vent.
Je n'ai plus qu'à tranquillement récupérer tout ce qui peut m'être utile, les containers étanches contenant vêtements et autres babioles précieuses, le récepteur radio, le sextant et de quoi bricoler un petit gréement.

A 9h, je pense bien avoir récupérer et entasser dans l'annexe tout ce qui valait la peine de l'être et, plutôt satisfait, je m'offre une nouvelle pause café !

10h - J'ouvre la valve du volume gonflable, m'installe dans l'annexe et largue l'amarre.

La lente agonie

Le moment de quitter le bord
  
L'annexe s'éloigne doucement  La fin est proche

La fin

Le bateau commence à basculer vers le fond
Les derniers instants  Le dernier bout de la voile
 
 
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