MARINE ANCIENNE

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Les THONIERS

L'importance économique des thons dans l'industrie de la pêche s'ajoutant au fait que ces poissons sont pour la plupart de grands migrateurs pélagiques ont conduit très tôt à la création de bateaux spécialisés dans ce type de pêche.

Il existe cependant plusieurs sortes de navires thoniers, qui varient profondément selon les méthodes de capture pratiquées :

Pêche à la traîne
Pêche à l'appât vivant
Pêche à la palangre
Pêche à la senne tournante
Liens

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Pêche à la traîne.

Si dès le Moyen Age des chaloupes du Pays basque ou de l'île d'Yeu capturaient le germon à la ligne traînante, ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'apparurent les thoniers à voiles que l'on vit prendre la mer jusqu'en 1954.

Il s'agissait d'élégants dundees en bois, d'environ 35 tonneaux, aux voiles vivement colorées et qui traînaient de quatorze à dix-huit lignes accrochées à des perches d'environ 15 m, les tangons (en châtaignier terminés par des perches en sapin, plus flexibles), fixées de chaque côté du navire.

Après la Seconde Guerre mondiale, les thoniers à voiles ont disparu au profit d'unités motorisées, en bois, de 19 à 25 m de long, qui pêchent le thon à la traîne durant la belle saison et pratiquent le petit chalutage en hiver.

En dépit de leur petite taille, ces bateaux, très marins, sont capables d'affronter des conditions météorologiques difficiles.

L'équipage, composé de cinq à sept hommes, s'embarque pour des marées de trois à six semaines. Le poisson est conservé à bord dans une soute dont la capacité de stockage est de 15 à 20 tonnes.

Au départ, cette soute est remplie de glace, dans laquelle la pêche sera directement déversée.

Ce type de navire constitue encore l'essentiel des flottilles thonières française et espagnole de pêche au germon.

En Amérique, les bateaux exerçant la pêche à la traîne sont assez différents des unités européennes; ce sont souvent de petites ou moyennes vedettes pratiquant une pêche artisanale, voire familiale, et dont l'automatisation est aujourd'hui si poussée, grâce au pilote et aux haleurs de lignes automatiques, que l'équipage peut y être réduit le plus souvent à deux personnes. Par ailleurs, les marées ne dépassent pas vingt-quatre à soixante-douze heures.

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Pêche à l'appât vivant.

ou pêche à la canne.

Tuna clipper

Aux Etats-Unis, des unités spécialisées existent depuis 1930 : les fameux tuna clippers, de dimensions variables (25 à 40 m) mais à la silhouette caractéristique.

Ce sont des navires aux superstructures hautes et déportées sur l'avant, possédant un vaste pont arrière, très bas sur l'eau, dans lequel sont en partie encastrés les viviers.
Les canneurs se tiennent sur une petite plate-forme placée au ras de l'eau, à l'extérieur du bastingage, et ceinturant la poupe du navire.

Une petite senne, destinée à la capture de l'appât, est manœuvrée par un canot auxiliaire.

Thonier canneur

En Europe, la pêche à l'appât vivant s'est développée principalement entre 1950 et 1960; toutefois, assez peu de navires ont été construits sur le modèle des tuna clippers américains.
Ce type d'unités est d'ailleurs mal adapté aux conditions de navigation plus dures sur les côtes européennes que sur les côtes américaines.

Le plus souvent, les thoniers traîneurs ont été modifiés par adjonction de viviers, et les techniques de la canne et de la traîne sont utilisées simultanément.

Thonier canneur

La pêche du thon tropical (albacore, listao, patudo) à la canne et à l'appât vivant est en déclin un peu partout dans le monde en raison notamment des rendements assez faibles de cette technique sous sa forme traditionnelle. Pourtant, au regard des concepts de développement durable et de pêche responsable, la pêche à la canne a l'intérêt de pouvoir être sélective : les thons étant pêchés un à un, les plus petits de même que les espèces non recherchées peuvent être remis à la mer.

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Pêche à la palangre.

Thonier palangrier

Les palangres flottantes sont de longues lignes dormantes (souvent plus de 100 km de long) munies d'hameçons à appâts morts et placées entre 100 et 400 mètres de profondeur. Cette pêche est pratiquée par des palangriers de tonnage très variable selon les flottilles. Ce type de capture est essentiellement pratiqué par les pêcheurs japonais, coréens et formosans.

Les navires palangriers, dont l'allure générale est celle de chalutiers classiques, sont de robustes unités en bois ou en métal de 30 à 45 m de long, très marines et bien défendues.

La manœuvre de la palangre nécessitant un personnel important et bien entraîné, l'équipage est nombreux. Il est en effet fréquent de voir plus de trente personnes à bord de ce type de navire et ce pour des marées pouvant durer plusieurs mois. Le poisson est en général conservé en réfrigérateur ou en congélateur.

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Pêche à la senne tournante.

Thonier senneur

Pratiquée à l'origine dans les eaux américaines (par de grands tuna clippers), la pêche du thon à la senne s'est étendue à l'échelle mondiale.

Le thonier senneur a la silhouette générale du tuna clipper de pêche à l'appât vivant, mais il peut atteindre une très grande taille (plus de 80 m) pour une capacité de 500 à 1200 T.
C'est un navire métallique doté de diesels puissants et d'un équipement moderne. Il présente également d'importantes superstructures, déportées sur l'avant et surmontées d'un nid-de-pie, d'où la vigie peut annoncer la présence du thon. Le pont arrière, très bas sur l'eau, supporte l'immense senne.
Sur la poupe, posé sur des glissières, se trouve le canot de senne (appelé skiff), grosse barque à fond plat équipée d'un puissant moteur.

Sur l'arrière également, un portique supporte la poulie hydraulique (le power block) qui sert à relever la senne.

Presque toute la partie du navire située sous la flottaison est occupée par les moteurs et par des soutes réfrigérées permettant de stocker des centaines de tonnes de poisson.

Les thoniers senneurs comptent parmi les plus grandes unités de pêche lointaine océanique. Ils traquent le thon tropical (albacore, listao, patudo) dans toutes les mers de la planète entre 10° à 15° Nord et 10° à 15° Sud de latitude.

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