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MARINE ANCIENNE

Les Vénètes

Navire vénète
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D'après une étude de R.Y. Creston


Peuple gaulois implanté en Armorique quelque 50 ans avant notre ère.

Les Vénètes (du gaulois celtique Veneti) occupaient, dans le sud de la Bretagne actuelle, un territoire dont les frontières, encore discutées, devaient se calquer sur la Vilaine à l'est et la Laïta à l'ouest, ce qui correspond sensiblement au département du Morbihan. Leur activité principale s'exerçait sur mer et dans de nombreuses îles, depuis la Seine jusqu'à Oléron, selon Pline l'Ancien.

Cette « Vénétie du Nord » était une sorte d'empire côtier avec des comptoirs insulaires rappelant les villes-comptoirs des Phéniciens. L'histoire et la numismatique s'accordent pour admettre que les Vénètes exerçaient une sorte de protectorat sur les autres nations armoricaines, et notamment sur les Coriosolites (habitants de la région qui s'étend de Courseul à Saint-Brieuc).

Les Vénètes étaient avant tout des armateurs, qui pratiquaient le commerce de l'étain de la Cornouailles et des îles Cassitérides, dont ils assuraient le transport vers le sud : Bordeaux, Cadix, Carthage.
Ils transportaient aussi le cuivre des mines de Scandinavie, complément de l'étain dans la composition du bronze. Ce commerce de pondéreux exigeait des navires de charge d'un déplacement important : ceux des Vénètes étaient de lourds voiliers à fond plat, gréés, croit-on, d'une seule voile carrée.

Le seul document de l'époque parvenu jusqu'à nous à leur sujet est la Guerre des Gaules. César, en effet, eut affaire aux Vénètes, qui, en 56 avant J.-C., se révoltèrent contre l'occupation romaine, encore à ses débuts, entraînant à leur suite les autres peuples d'Armorique et trouvant même un appui naval en Bretagne (Angleterre).
Strabon, géographe contemporain de César, résume en quelques mots le motif de cette révolte : « ... les Vénètes, qui livrèrent à César une bataille navale, s'étant mis en mesure d'empêcher son passage dans la Brettanique [Angleterre] où ils faisaient le commerce ».

A la fin de l'été de l'an 56 avant J.-C., une flotte armoricaine de deux cent vingt voiles livra combat à une force de galères commandée par Brutus. Voiliers lourds contre galères, défi qui ne sera plus lancé avant le célèbre raid de Drake à Cadix, en 1587... mais avec de l'artillerie.
Cependant, la robustesse des vaisseaux vénètes et la hauteur de leurs murailles et de leurs pavois étaient telles que les Romains se trouvèrent en mauvaise posture jusqu'au moment où le vent tomba brusquement, vers le milieu de la journée. Dès lors, les galères eurent l'avantage et les voiliers gaulois se firent enlever à l'abordage dans un combat plus terrestre que naval, où les légionnaires romains firent merveille. La flotte vénète, coulée ou incendiée, disparut pour toujours.

César, assisté qu'il était par des spécialistes de la construction navale, donne une description intéressante des navires vénètes et, par comparaison avec les galères de Brutus (probablement de grandes liburnes), on a tenté de reconstituer ces voiliers de charge.
Il semble qu'ils devaient être d'un gabarit aussi fort que la nave rotunda de Mahdia, explorée au large des côtes de Tunisie en 1948.
Leur longueur aurait été de quelque 40 m, leur largeur d'une douzaine de mètres et leur tirant d'eau de 3 m environ (afin de ne pas risquer une immobilisation prolongée en période de morte-eau après un échouage - volontaire ou non - en période de vive-eau).
Enfin, les pavois devaient s'élever, du moins aux extrémités, à 5 ou 6 m au-dessus de la flottaison.

Comme on sait à quel point la vase des estuaires conserve les bois, notamment le chêne, on se prend à espérer que des recherches dans les rias d'Armorique apporteront un jour des précisions sur ces navires antiques. Quant au lieu le plus probable du célèbre combat naval, les nombreux chercheurs sont divisés ; toutefois, les hypothèses les mieux étayées aboutissent à la conclusion qu'il doit s'agir de l'entrée de Lorient, vers Gâvres, ou encore du voisinage de La Trinité-sur-Mer.

Bibliographie

  • La Guerre des Gaules, livre III - César.
  • Géographie - Diodore de Sicile.
  • Histoire romaine, livre XXXIX - Dion Cassius.
  • Périple lugdunais - Marcien d'Héraclée.
  • Géographie, livre II - Ptolémée.
  • Géographie antique, livres III et IV - Strabon.

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