MARINE ANCIENNE
Lettre B Page 3 |
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Voir aussi : Lexique général des termes marins pour la lettre B |
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Bédar | Jonque malaise
traditionnellement construite à Terengganu. Contrairement au Pinis, le Bédar est d'influence indo-arabe (dhau). Il porte un beaupré et un foc, inspirés par le style européen et ses voiles sont celles des jonques chinoises classiques. Selon une technique traditionnelle et unique au monde, les planches de bordé sont cintrées au feu et fixées chant contre chant par des chevilles en bois de fer. Construits sans plans, c'est la mise en place du bordé qui détermine la forme de la coque, les membrures ne venant qu'ultérieurement. |
Bélandre | XVIIe siècle. Emprunté du néerlandais bijlander, « péniche à fond plat », composé de bij, « près de », et land, « terre ». Chaland utilisé principalement aux Pays-Bas sur les rivières, sur les canaux et dans les rades (Chaie). Jusqu'au début du siècle, bateau du Nord en bois, de 15 à 25 m, navigant au halage et s'aidant à la sémaque par vent favorable. La sémaque est la grande voile carrée utilisée autrefois à la remonte sur la rivière ou pour aider au halage. Elle se gréait sur une perche à vide envoyée en tête du mât de halage grâce au saquessus. |
Berthelot | Flèche en bois prolongeant l'étrave de certains bateaux latins comme la tartane, et servant à amurer les focs. |
Bétou | Petite embarcation à fond plat pour évoluer en eau peu profonde, dans les étangs du Languedoc, à la voile (latine), à la partègue (perche en saule ou châtaigner) ou, aujourd'hui, au moteur. |
Bette catalane |
Barque de pêche catalane traditionnelle, utilisée en mer et sur les étangs. Elle est gréée d'une voile latine et d'un foc. En provençal : betto Petit bateau dont la forme rappelle assez bien celle des doris des Terre-neuviers ou des pinasses du bassin d'Arcachon. Comme tous les bateaux de la Côte d'Azur, les bettes sont peintes en couleurs claires et vives, les fargues ont une teinte différente des flancs. |
Bezaisen | Les bezaisen étaient les navires types de transport côtier japonais jusqu'au XIXe siècle. Avec une longueur de 30 mètres et une capacité de charge d'environ 150 tonnes, ces bateaux étaient beaucoup plus petits que les navires de transport européen de cette époque. Leur coût de fabrication et leurs aptitudes à la navigation dans les eaux côtières japonaises en faisaient les navires les mieux adaptés aux besoins de cette époque. De nombreux types de bezaisen ont été développés et améliorés durant de nombreuses années. Au début du XIXe siècle, ils correspondaient au navire de commerce standard. Comme d'autres navires de ce type, leur structure ne comportait pas de membrures et leur coque n'était constituée que par un bordé solidement cloué. Par contre, leurs fonds étaient plus profonds, en forme de quille, améliorant leurs capacités de manœuvre. L'amélioration de leur gréement les rendait plus performants que leurs prédécesseurs. Avant l'ère Edo, les navires japonais ne naviguaient qu'aux allures portantes, obligés ainsi d'attendre un vent favorable ou de s'aider de nombreux rameurs dans les faibles brises. Les bezaisen pouvant remonter à 80° du vent, ils pouvaient se passer de rameurs et donc augmenter leur capacité de chargement. Leurs capacités à remonter au vent, leur permettant d'emprunter des itinéraires appropriés, en réduisant l'attente de vents favorables, rendaient économiquement viable le transport à la voile. Le bezaisen a donc été un acteur important dans le développement d'une artère économique entre les villes en expansion de l'Edo. |
Bhum | Boutre. |
Bibarque | Voilier à quatre mâts portant des voiles carrées aux deux premiers mâts (misaine et grand mât) et des voiles auriques aux deux autres (mât arrière et artimon). Ce gréement était dit aussi « type américain ». |
Bigue | Grue très puissante, formée de deux ou trois montants réunis au sommet et soutenant un palan, utilisée pour soulever de lourdes charges. |
Birème |
Navire à rames sur lequel celles-ci étaient disposées sur deux niveaux. Les historiens de la marine n'ont pu se mettre d'accord quant à la hauteur séparant ces deux niveaux. Les dromons byzantins du Moyen Age sont connus pour avoir eu deux rangs de rameurs superposés. Sur les birèmes italiennes du XIIIe siècle, les deux rameurs étaient assis sur un banc incliné, leurs rames sortant du bord à des hauteurs différentes. A la fin du XIIIe siècle, ils étaient assis sur un banc horizontal, les deux rames portant, au même niveau, sur une charpente extérieure, l'apostis. Le terme de birème a parfois été employé au XVIIe siècle pour désigner les galiotes ayant deux hommes par rame. |
Biscayenne | ou biscaïenne ou biscaiene (vieux français). Chaloupe allongée, à la proue et la poupe en pointe, gréée de deux voiles au tiers, pouvant également être armée d'avirons. Utilisée au début du XIXe siècle pour la pêche dans la Baie de Biscaye, elle a aussi été employée dans la chasse à la baleine. Au milieu du XIXe siècle, la biscayenne devient bisquine et donne naissance, en Bretagne Nord et en Normandie, à une progéniture très variée, en taille comme en gréement. Voir Txalupa handi |
Bisquine |
Bateau à deux ou trois mâts, flanqué de basses voiles et de huniers (perroquets) au tiers, qui pratiquait surtout la drague des huîtres sauvages en Manche. La bisquine est la dernière évolution, en France, de la biscayenne, qui avait donné sur les côtes bretonnes le chasse-marée et le lougre. Sa coque mesure un peu plus de 18 m de long, prolongée à l'avant d'un bout-dehors de 9 m et à l'arrière d'une queue-de-malet de 4 m. Elle peut porter jusqu'à 340 m² de voilure. Ces mensurations impressionnantes firent des bisquines les voiliers de travail de nos côtes les plus toilés et les plus puissants. Deux à trois fois par an, dès le milieu du XIXème siècle, les bisquines de Granville se mesuraient en régate à celles de Cancale. A ces occasions était gréé le troisième étage de voile : "les rikikis", ou perroquets. |
Blin | • Collier comprenant un double cercle métallique servant à assembler deux espars. Par exemple, le mât de flèche est réuni à l'extrémité du bas-mât par un blin. • Gros chaland à fond plat et arrière pointu, construite à clins, gréée d'une ou deux voiles à livarde, utilisée en Brière pour le transport. Il se déplaçait le plus souvent à la perche. |
Blindage | Une partie de la coque du navire est recouverte de plaques de métal à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. |
Blinder | Dés la fin du XVIIIe siècle, on "blinde" certains navires en les entourant de câbles sur plusieurs rangs pour les préserver des boulets de canons. Le pont est blindé en le recouvrant de vieux cordages et morceaux de bois sur une hauteur de plus d'un mètre cinquante. |
Bocq | Bateau de Bretagne Nord gréé en cotre, souvent équipé d'un vivier pour le transport des crustacés dans la région de Paimpol. |
Bojer |
ou boyer, boeier. Petit voilier de commerce d'origine hollandaise caractérisé par une grand-voile à livarde. Il s'est répandu dans toute la mer du Nord et la Baltique, mais a disparu au XVIIe siècle. On a redonné son nom à un petit bateau plat hollandais à l'avant arrondi, équipé d'un ou deux mâts gréant voile aurique et trinquettes, à dérives latérales, utilisé pour le cabotage. • Boeier
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Bombarde | Au XVIIe siècle, en Méditerranée, les bombardes ou galiotes à bombes étaient de petits voiliers à deux mâts, à fond plat, armés de mortiers, spécialement aménagés pour tirer contre les places fortes lors des sièges par mer. Le plus grand mât est situé au centre du bateau et porte des voiles carrées, l'artimon est gréé d'une brigantine. Afin d'augmenter leur solidité, les bombardes sont doublées en bordages très forts et croisés diagonalement. Elles ont un ou deux mâts et portent un ou deux mortiers. Le mortier repose sur un puits, c'est-à-dire sur un système de charpente rendu aussi solide et en même temps aussi élastique que possible, qui s'élève du fond de la cale. L'angle fixe, formé par la direction du mortier et sa plateforme, est de 45°, qui est l'angle de la plus grande portée. Quelquefois la pièce tourne sur le pivot ou la semelle de son affût. Les bombardes furent imaginées par le chevalier Renau d'Eliçagaray, et employées pour la première fois par Duquesne, aux deux bombardements d'Alger en 1682 et 1683. On les nomma d'abord Galiotes à bombes. Depuis cette époque, de nombreux perfectionnements ont été apportés à leur construction. Lors de son projet de descente en Angleterre, Napoléon fit construire un grand nombre d'embarcations qui ne portaient qu'un seul mortier, qui avaient un très faible tirant d'eau et qui étaient munies d'un mât à bascule, afin de pouvoir l'abaisser selon la direction que l'on voulait donner au projectile ; ces embarcations furent appelées Bateaux-bombes. Les bombardes présentent, sur les bâtiments de guerre, les avantages suivants : un moindre tirant d'eau, une plus grande stabilité, une solidité relativement supérieure, une moindre surface offerte aux projectiles ennemis, enfin la possibilité d'attaquer une place, tout en se tenant elles-mêmes hors de la portée du boulet. On sait, en effet, que la bombe de 32 centimètres, lancée avec une charge de 14 kilos de poudre, a une portée de 4000 mètres. (Dupiney de Vorepierre, Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle, 1858.) |
Voir aussi : Lexique général des termes marins pour la lettre B |
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